Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 18:10

Hippolyte Levasseur devient directeur de l’usine Tissier et gérant des biens de la famille.

 

Né à Brest en 1837, cet ingénieur chimiste à l’usine Tissier, épouse madame veuve Frédéric Tissier, prenant ainsi la direction de l’usine et devenant le gestionnaire des immenses biens de la famille Tissier puisqu’il est déclaré  tuteur des trois enfants mineurs. Il s’installe dans la grande maison cossue de la rue Poncelin.

Levasseur succède à Faustin Rigollet dans le fauteuil de maire où il est élu le 20 mai 1888 à 11 voix contre une à Robert Menguy. Il restera à la tête de la municipalité jusqu’à sa mort en  1915.

 

Le domaine de Penhep : Il semble bien qu’après la mort de François Benoît Tissier, la grande maison de Penhep soit restée vide jusqu’au partage des biens entre la veuve et les enfants de Frédéric. Pendant environ quatre ans de 1878 à 1882, Hippolyte Levasseur administre les biens Tissier dans leur intégralité. En janvier 1882, survient un premier partage : l’ensemble des biens est divisé en deux lots, un pour madame veuve Tissier, un autre pour les enfants. En septembre 1886, partage entre les enfants puis en septembre 1904, partage des biens de madame Levasseur, veuve Tissier, leur mère : 2/3 au couple Levasseur qui a racheté des terres et des maisons aux enfants Tissier, 1/3 à Marie Tissier de Kerangalet.

 

Marie Divine Estelle Tissier, élevée par sa mère et son beau-père, elle hérite en 1886 du « château de Penhep », mais comme la demoiselle n’a alors que seize ans, la grande maison reste inhabitée. Les années passent et Marie  épouse le 3 mars 1892, Paul Marie Le Dall de Kerangalet, jeune homme de Camaret, âgé de 26 ans. Le contrat de mariage est établi devant maître Georges Billotte, notaire à Brest. Les Kerangalet ne semblent pas habiter Penhep à longueur d’année puisque leur demeure principale est à Brest, 6 rue de la Mairie. La grande maison n’est ouverte que pour des réceptions que l’on dit fastueuses.

Les relations entre Marie de Kerangalet et son beau-père Levasseur semblent être orageuses, d’autant plus qu’un conflit les sépare à propos de la contribution foncière de Penhep. Hippolyte Levasseur est maire quand il écrit en 1898 dans un courrier municipal : « … le dit château est  la propriété la plus somptuaire du Conquet, elle possède un parc de huit hectares, une grande maison avec sous-sol, seize salles, salons ou chambres de maîtres avec mobilier luxueux, des mansardes, deux serres de soixante mètres, écurie pour huit à dix chevaux, étable, porcherie, poulailler, clapier, pigeonnier, vaste bûcher, magasin à fourrage, cour d’honneur avec loge de concierge d’un côté et belle remise de l’autre, potager, verger  etc… ». En 1904, un procès court toujours entre la mairie du Conquet et les propriétaires de Penhep.

 

Le couple Kerangalet se sépare, le mariage est dissous par divorce le 5 décembre 1922. Cette année là, Marie Tissier vend Penhep à Nicolas Goaëc, photographe, 12 rue Jean Jaurès à Brest. Celui-ci transforme la maison d’habitation en hôtel : « Hôtel du Beauséjour » (J’en reparlerai ailleurs).

Hippolyte Levasseur et Alexandrine de Saint-Albin ont eu une fille Céline Eugénie Jeanne Alexandrine, née au château du Chevain dans la Sarthe (dont il semble que sa maman a hérité). En 1902 elle épouse un militaire : le lieutenant d’infanterie Aldolphe Frostin dont le nom est familier aux Conquétois, sans doute à leur insu, puisqu’il est la première victime de la  guerre 14-18, sur le Monument aux Morts du Conquet. (J’en reparlerai).

Cette même année disparaît Alexandrine de Saint-Albin le 19 août 1914, quelques jours avant son beau-fils Frostin. Après la mort de son épouse, Hippolyte Levasseur ne semble plus résider au Conquet, c’est son adjoint Le Roy qui gère les affaires municipales. Sans doute malade, il meurt en 1915 dans « son château du Chevain ».

 Ci-contre : le château du Chevain dans la Sarthe, les formes générales de Penhep, devenu Beauséjour, semblent en être inspirées. (Photo Wikipedia)

Revenons à la lignée Tissier :

De son premier mariage avec Fréderic Tissier, Alexandrine de Saint-Albin avait eu cinq enfants, deux décédés en bas-âge et François, Marie et Hortensius.

 

François Alexandre Tissier, né à Brest en 1864, je ne sais rien de lui, époux de Marte Augustine Amélie Marie Boutilly, industriel, il est décédé au Conquet en 1917, en son domicile de la rue Saint-Mathieu.

 

Hortensius Tissier, il est né à Paris en 1867 et succède à son beau-père Levasseur comme directeur de l’usine et comme maire du Conquet.  Il habite au bout de la Grand-Rue (n°1), dans l’angle de la place de la Gare. C’est un passionné de chevaux de course et de courses de chevaux. Il organise même des course sur la grève entre le Toul ar Blantoc et la «Vallée » en 1910. La façade d’une annexe de sa maison était, il y a encore quelques années, tapissée de plaques métalliques, "prix de concours hippiques". (La photo d'attelage porte la légende : Guénédour et Grincheux, demi-sang de la Montagne Bretonne, alezans 3 ans, par Soliman et Saint-Julien, appartiennent à monsieur Tissier de Saint-Albin  du Conquet. Supplément à la Bretagne Hippique du 10 juillet 1909  - cliché Mazé-Launay
1921, dans le "Courrier du Finistère" du 30 juillet :"Les courses de chevaux ont été disputées dimanche sur le terrain du Croaë. Cinq épreuves, 1° trot attelé 2 500 m, 2° galop, 2 500 m, 3° trot monté,  2 500m, 4° haies, 2 500 m, 5° course locale, allure libre 2 500 m.


Au recensement de 1906, Hortensius Tissier est dit propriétaire-éleveur, il vit seul avec un palefrenier et une cuisinière. Il ne semble qu’il est resté célibataire.

En 1906, l’usine emploie 34 personnes à savoir : un contre maître, 2 commis, 24 journaliers, 5 journalières, 1 charpentier, 1 maçon. Une photographie prise vers 1919, le montre posant au milieu du personnel de l’usine.

Il a quitté Le Conquet en 1935 à la fin de son mandant de maire. L’usine ayant changé de raison sociale pour devenir Tissier et S.I.A.M  

 

Ndlr : dans d’autres dossiers, récolte des algues, usines, église, cabotage, mairie  etc… je serai amené à citer l’un ou l’autre des Tissier, sur des sujets particuliers. JPC

Partager cet article
Repost0
13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 17:49

Pour mémoire : François Tissier chimiste, est arrivé au Conquet en 1829-30, il a bâti une fortune rapide basée sur la fabrication et la commercialisation de l’iode (usine de Poulconq). Devenu en quelques années la plus grosse fortune locale, il a exercé la fonction de maire de 1870 à 1873, année de son décès.

 

Voyons ses origines :

 Il est vraisemblable que son grand-père était un monsieur Tissier professeur de physique à l’Ecole centrale de Bourg (Ain), sous Napoléon 1er, et  qui fut dépossédé de sa chaire par André Ampère :
L'acte de nomination d'Ampère dit :

« Bourg, le 30 pluviôse, an 10 [18 février 1802]

.
[...] Vu le procès-verbal dressé par le jury d'instruction publique à la date de ce jour,
duquel il résulte qu'après avoir examiné le citoyen André-Marie Ampère..., il est convaincu que
ledit citoyen Ampère réunissait toutes les conditions requises pour occuper la place de
professeur de physique près l'École centrale de ce département en remplacement du citoyen
Tissier, révoqué d'après une décision du Ministre de l'Intérieur en date du 24 frimaire dernier
[16 décembre 1801], [...] arrête [...] que le Citoyen Ampère sera installé dans ses fonctions
le 1er ventôse par les membres du jury d'instruction publique, après avoir toutefois souscrit
la promesse de fidélité à la constitution de l'an VIII.

 

Le père de François Tissier : Nicolas Tissier était un savant reconnu :

 

Né à Lyon en 1775, marié à Anne Françoise Elisabeth Flacheron

Docteur ès Sciences 

Pharmacien en chef des armées de Napoléon

Professeur de chimie de la ville de Lyon

Membre de plusieurs sociétés savantes françaises et étrangères

Nicolas Tissier, ancien professeur de chimie, auteur de plusieurs ouvrages,  a fondé à Lyon une « Institution de commerce, de dessin, de théorie, de fabrication et des arts industriels, mécaniques et chimiques », où l’on trouve réunis sous quatre professeurs, tout ce qui tient à l’éducation spéciale d’un négociant et d’un fabricant lyonnais.  (Article détaillé dans l’Echo de la Fabrique, journal des chefs d’ateliers et des ouvriers en soie, N°55, 11 novembre 1932).

En  1833, dans le même journal du 15 septembre, il annonce l’ouverture dans les locaux de son institution, de cours du soir pour les ouvriers : orthographe, arithmétique, géométrie, mécanique et chimie, afin de leur donner « le  moyen de cultiver leur esprit et leur talent »

 

Nicolas Tissier est mort à Brest en 1847, âgé de 72 ans, sa dépouille a été transférée par son fils au Conquet en 1851 pour être inhumée dans le caveau de famille qu’il venait de faire construire dans le cimetière de Lochrist. Son épouse Anne F. E. Flacheron est venue alors habiter chez son fils au Conquet. A 80 ans en 1861, elle y vivait toujours.

 

François Benoît Tissier (dit Tissier aîné).

Nicolas Clément, chimiste dijonnais,  possédait  une petite entreprise de produits chimiques à Paris où il avait placé un de ses élèves, François Benoît Tissier né à Lyon en 1803. Celui-ci y a mis au point un procédé industriel de fabrication de l’iode, puis est parti à Cherbourg dans l’usine Coudurier qui produisait de la soude raffinée.  Il y a adapté la production de l’iode (400 kg/an en 1825). (Je détaillerai cela dans un sujet consacré à la récolte des algues et leur transformation en usine)

 

 Donc, né à Lyon d’un père pharmacien des armées et professeur de chimie, après un séjour à Cherbourg en 1825, il arrive au Conquet en 1829 ou 30, dans une entreprise qui se crée ou s’étend. Le Conquet n’est pas choisi par hasard, Guilhelm et fils, ont  pour associé un usinier de Cherbourg, certainement connu de Tissier.

 Devenu directeur de l’usine Guilhelm, François Tissier habite au bout de la Grand-Rue, près de la place de Gorre-Conq, et sa fortune ne cesse de croître. En 1832, dans la liste des imposés au Conquet il est au 72e rang, en 1836 il  est déjà à la 23e place pour s’installer à la première en 1846, le voilà l’homme le plus riche de la commune douze ans après son arrivée.

 


A partir de 1857, il commence à acquérir de divers propriétaires les champs et pâtures en face de chez
lui. Il se compose un vaste domaine qu’il fait clore de hauts murs et de grilles et y édifie une vaste demeure avec dépendances qui va prendre le nom de « château de Penhep », du nom d’un manoir qui se dressait là au début du XVIIe siècle et appartenait à écuyer François Huon, sieur de Kermadec-Penhep et de Gorre-Conq. Tissier s’y installe, vraisemblablement en 1859, avec sa femme Estelle Divine Pacifique Lévêque et leur fils Frédéric. Selon la matrice cadastrale, la propriété est imposable sur 56 portes et fenêtres ordinaires et une porte cochère.

La « maisonnée » de Tissier se compose de 4 servantes, 2 domestiques, 1 jardinier, 1 concierge et sa femme.

En 1862 il est imposable pour 6 portes cochères et 358 fenêtres (plusieurs maisons confondues).

 

François Tissier maire. Il succède fin septembre 1870 à François Podeur. Il y a probablement eu un remaniement de l’ensemble des municipalités dû à la chute de l’Empire et à la proclamation de la République le 4 septembre.

La patrie est en danger ! Pour mémoire Mac Mahon capitule à Sedan le 2 septembre 1870 avec 100 000 soldats, l’empereur Napoléon III est fait prisonnier.  « Nos armées, écrit le préfet du Finistère aux maires, ne suffisent pas à tenir tête au flot d’envahisseurs qui menacent à la fois tout le pays… il faut que la Garde nationale soit prête partout… » La Garde nationale de la commune du Conquet a un effectif de 178 hommes, Faustin Rigollet, négociant, conseiller municipal en est le capitaine en premier, Frédéric Tissier, fils de François, chimiste manufacturier est le capitaine en second.  Par décret du 22 octobre, le général Kératry est nommé général en chef de l’armée de Bretagne, quelques jours plus tard, il passe en revue à Brest sur le cours d’Ajot toutes les compagnies de la garde nationale mobilisées, de l’arrondissement de Brest. Le 27 octobre, Bazaine, se rend, enfermé dans Metz avec 180 000 soldats. L’armistice est signé le 28 janvier 1871.

François Tissier, âgé  de 70 ans, meurt le 11 août 1873 (François Podeur assurera comme maire la fin du mandat de Tissier, de 1873 à 1876)

 

Son fils lui succède, à l’usine.

Frédéric Alexandre Tissier 

Né à Paris le 4 mars 1827, fils de François Benoît Tissier et de Estelle Divine Pacifique Levêque, jusqu’à la mort de son père,  il travaille, semble-t-il, surtout à la promotion et à la commercialisation des produits chimiques fabriqués dans l’usine du Conquet qui sont récompensés par des médailles d’or et des diplômes dans des expositions universelles.

Il épouse Alexandrine Marie Rousselin de Corbeau de Saint-Albin, issue d’une famille aristocratique du Dauphiné. Elle est née à Paris le 27 mai 1840, fille de Marie Philibert Hortensius Rousselin de Corbeau de Saint-Albin et de Céline Louise Alexandrine Le Bouvier-Duhameau. Le père d’Alexandrine fut le fondateur du journal « Le Constitutionnel », puis avocat au barreau de Paris et député de la Sarthe. Le grand-père de la jeune femme, comte de Saint-Albin qui était un proche de Louis-Philippe résidait dans son château du Chevain dans la Sarthe. (J’en reparlerai)

 

Les  enfants Marie, Hortensius et François se feront appeler Tissier de Saint-Albin. Frédéric Tissier habite dans une grande maison bourgeoise que l’architecte Marie lui a construite, rue Poncelin, en 1866, (actuellement N°18) les ferronneries de la porte d’entrée portent le monogramme « FT ». Un vaste jardin clos de murs et de grilles couvrait l’actuelle place de Llandeilo et s’étendait jusqu’à la rue Kerdacon (actuellement de Verdun).

 

Frédéric Tissier sera maire du Conquet de 1876 à 1878,

Le gouvernement de la République est alors dans les mains d’un monarchiste : le maréchal de Mac Mahon. Frédéric Tissier est propriétaire pour les 7/12e (7 000 francs sur 12 000 francs) d’un journal « Le Républicain du Finistère ». Pour des articles (31 mai, 2 juin et 31 juillet), offensant le Président de la République, le journal est condamné par le tribunal correctionnel de Brest. D’octobre à fin décembre 1877, Tissier et son adjoint Faustin Rigollet sont démis de leurs fonctions municipales (décret du 4 octobre). Puis sont réintégrés (29 décembre).

Frédéric Tissier et sa mère font don à la commune du bâtiment qui sera la Mairie-Ecole du Conquet. La commune du Conquet compte alors environ 1450 habitants.

Frédéric Tissier, franc-maçon, conseiller général, membre de la chambre de commerce de Brest, chevalier de la couronne d’Italie, décède avant d’avoir achevé son mandat, le 5 octobre 1878, il avait 51 ans. Il est enterré dans le caveau de Lochrist.

Son adjoint, Faustin Rigollet finit le mandat comme maire puis est reconduit jusqu’en 1888.
Partager cet article
Repost0
13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 13:01

Liste des professions d’hommes au Conquet au milieu du XIXe établie d’après un recensement en 1851 pour la Garde Nationale. N’y figure aucun ecclésiastique, ils en sont dispensés. La population totale du Conquet est alors de 1 370 personnes. Les « Paimpolais » arrivés récemment et progressivement au Conquet ne sont pas encore recensés.

(Article à compléter)

 

CULTIVATEURS; 97

AIDES CULTIVATEURS; 34

JOURNALIERS; 37

JARDINIERS; 1

CARRIERS; 8

PIQUEURS DE PIERRES; 5

TAILLEURS DE PIERRES; 4

COUVREURS; 7

MENUISIERS; 11

EBENISTES; 3

TONNELIERS; 3

FORGERONS; 5

CHARRONS; 3

MACONS; 12

CONTRE-MAITRE MACON; 1

ENTREPRENEURS; 2

OUVRIER; 1

MANŒUVRES; 3

CONTRE-MAÎTRE; 1

SERRURIERS; 3

CORDONNIERS; 9

PERRUQUIERS; 1

TISSERAND; 1

BOULANGERS; 2

BOUCHERS; 2

CABARETIERS; 8

MARCHANDS; 2

NEGOCIANT; 1

COMMERCANT; 1

COMMIS NEGOCIANTS; 3

NOTAIRE; 1

CLERC; 1

JUGE DE PAIX; 1

PERCEPTEUR; 1

EXPERT; 1

INSTITUTEUR; 1

ADMINISTRATEUR; 1

GENDARME; 1

CAPITAINE DES DOUANES; 1

LIEUTENANT D ORDRE; 1

BRIGADIERS; 3

SOUS BRIGADIER; 1

EMPLOYES; 3

PREPOSES; 5

ANCIEN PREPOSE; 1

SOUS PATRON DU CANOT; 1

MATELOT; 1

ADMINISTRATEUR DE LA MARINE; 1

CAPITAINES AU LONG-COURS; 3

CAPITAINES DE COMMERCE; 3

CAPITAINES AU CABOTAGE; 3

PILOTE LAMANEUR; 1

MARINS; 20

INSPECTEUR DES SIGNAUX; 1

GUETTEUR DE SEMAPHORE; 1

GARDIEN DE BATTERIES; 1

MAITRE CANONNIER (E.R); 1

COMMIS AUX TRAVAUX DE

FORTIFICATIONS; 1

MAIRE; 1

FACTEUR RURAL; 1

DOCTEUR; 1

PROPRIETAIRES; 5

DOMESTIQUES; 7

BEDEAU; 1

MENDIANTS (DU CONQUET); 2

TOTAL GENERAL; 365

Partager cet article
Repost0
11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 15:58

  
 Dans un opuscule intitulé Saint-Mathieu - Le Conquet, édité en 1953, madame Gilberte Taburet publiait  ces deux photos : celle de gauche légendée : Statue mutilée (fin XIVe siècle), retirée de la tombe dite "du Chevalier" au cimetière de Lochrist en 1945
Celle de droite, légendée Vierge à l'Enfant, (fin XIVe siècle) statue mutilée retirée de la tombe dite "du Chevalier au cimetière de Lochrist le 25 novembre 1952.

Que sont devenues ces deux statues? qu'était ? et où se trouvait la "tombe du Chevalier" ?

Partager cet article
Repost0
11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 14:46

Passage du Croaë au Conquet         

 

La traversée de l’aber du Conquet a toujours été une nécessité pour les voyageurs, les paysans, les soldats qui se rendaient de Saint-Mathieu, de  Lochrist et du Conquet vers Saint-Renan, Ploumoguer et le nord du Léon.

Le passage à gué le plus ancien rejoignait la pointe est de l’anse de Poulconq, à l’îlot de Coz-Castel, puis au chemin montant, qui longe à l’Est l’actuelle propriété du Cosquies.

 

Une autre solution consistait à passer sur la digue de l’étang de Kerjan, mais cela constituait un détour pour ceux qui se rendaient vers la presqu’île de Kermorvan et les Blancs-Sablons. Ceux-là privilégiaient la traversée entre le Croaë, (côté Conquet) et la langue de galets du Bilioc (en Ploumoguer  jusqu’en 1961, rive nord de l’aber).

 

A marée basse, chevaux et charrettes passaient sans trop de problèmes dans quelques décimètres d’eau, mais pour les piétons il avait fallu construire un chemin de dalles afin qu’ils ne se mouillent pas les pieds. De ce passage subsistent quelques rares dalles éparses (en gros deux mètres de long sur 60 à 80 cm de large) et la marque de l’embarcadère côté sud.

 

A marée haute il n’y avait d’autre solution que celle du canot pour les piétons.  On sait que ce mode de transport était ponctuellement utilisé au XVIIIe par les soldats dans des canots réquisitionnés par l’autorité militaire, et par les Conquétois  se rendant aux  foires et  « pardons » dans les paroisses voisines (pour la fête de Saint-Pierre à Lamber en particulier).

 

Un service de passeur, organisé, débute en 1864, mis en place par les Ponts et Chaussées (donc sous Napoléon III). Un règlement écrit précise le matériel : canot,  aviron, débarcadères, et les tarifs : tant par piéton, colis, petit animal, (et plus tard vélo), le nombre de personnes admises à bord (12 avec le passeur), le contrat (pour six ans) est signé par le responsable des Ponts et Chaussées et l’adjudicataire du service. Dans les années 1900-05, quand fut prise la photo de la carte postale, le service  était assuré par Jean Marie Larsonneur.

 

 

 

 

 

 

1868, un barrage-route, cette année-là, la municipalité de Ploumoguer interroge les pouvoirs publics sur la possibilité de transformer tout le fond de l'aber en un vaste polder de 25 hectares. Dans les avantages cités : le barrage-route établi sur l'axe du passage du Croaé au Cosquiès, serait "d'une grande utilité pour amener le canot de sauvetage de son abri à la pointe Saint-Christophe jusqu'à une mise à l'eau aux Blancs-Sablons ou à Ilien et ainsi éviter aux canotiers la dure épreuve du passage à la rame de la pointe de Kermorvan et de l'Ilet par gros mauvais temps. (La station de sauvetage du Conquet a été créée l'année précédente). Il est répondu aux élus de Ploumoguer qu'il est impossible de barrer les deux ruisseaux venant l'un de Trébabu et l'autre de l'étang de Kerjan (qui alimente au flot comme au jusant), un moulin à marée. L'affaire s'arrête là. (Jusqu'à être reprise en 1953). 

 

 

Le service du bac a perduré jusqu’à l’occupation allemande en 1940. Pendant la guerre les occupants ont construit une passerelle en bois pour relier les deux rives de l’aber, mais accessible seulement aux piétons, aux cavaliers et aux vélos. Edifiée en bois vert, l’ouvrage se dégrada rapidement et dut être remplacé. La passerelle actuelle en béton avec son pont-bascule au milieu pour laisser passage aux bateaux, date de 1950. (La photo ci-dessous, bien que de mauvaise qualité, montre la passerelle en bois contruite par
les Allemands).

Partager cet article
Repost0
11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 11:45
L'armée allemande ordonne le démontage de la "pompe"

Lors de la seconde guerre mondiale, les Allemands entrent au Conquet le 19 juin 1940. Quelques semaines plus tard, commencent les travaux de construction des batteries de Keringar. Vient le jour où arrivent d'Allemagne,; les énormes canons de défense côtière. Les camions porteurs s'engagent dans la Grand-Rue et, bien sûr, ne peuvent tourner à l'angle de la rue Poncelin. Les soldats allemands d'escorte, réquisitionnent les badauds conquétois et leur ordonnent le démontage de la pompe "gênante"
La pompe démontée et enlevée, les convois ne peuvent pas plus tourner. Ils repartent en marche arrière et font demi-tour pour accéder à Keringar par Le Lannou et la route de Saint-Jean.
La colonne de la pompe, retrouvée dans un talus après la guerre a orné pendant de nombreuses années le jardin d'un particulier.  Aujourd'hui récupérée par la municipalité, elle attend dans un local communal une décision sur son devenir.

La redécouverte du puits

Lors des récents travaux d'aménagement du centre ville, les ouvriers ont découvert le corps de l'ancien puits, rasé au niveau du sol mais intact, présentant un diamètre d'un mètre, une profondeur d'environ six mètres avec la présence de deux mètres d'eau. Il a été possible d'admirer pendant quelques heures son bel appareillage de pierres avec les encoches formant marche pour y descendre. Las, tout a failli disparaître! Les instructions municipales données aux ouvriers,étaient de combler le puits avec les déblais des travaux en cours. La pelleteuse s'apprêtait à entrer en action quand, un responsable du chantier, sensible aux regrets du public présent, a eu l'initiative de faire couvrir l'orifice du puits par un couvercle en béton, de même diamètre, fermé par une plaque de fonte circulaire. Ainsi au milieu de l'ancienne place du Marché, sous les pavés, cache le puits préservé.

Partager cet article
Repost0
11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 10:23

Etablissement d’une borne-fontaine place du Marché

 

Nous sommes sous la Seconde République (1848-1852), municipalité Jean Marie Le Guerrannic (fils).

Le maire du Conquet écrit le 5 juillet 1848 au citoyen sous-commissaire de la République à Brest : " le conseil municipal de la commune du Conquet ayant à sa dernière réunion, eu sous les yeux, le plan d’une borne-fontaine à établir sur le puits de cette ville, a accepté à l’unanimité, ce projet dont le devis se monte à 560 francs. Il a en outre voté cette somme de 560 francs sur le budget supplémentaire de 1848. Ce travail, citoyen sous-commissaire, est de la première urgence. Chaque jour je reçois des plaintes sur l’état de l’eau de ce puits qui est la seule dont puissent profiter les habitants du Conquet.

Souvent on a retiré de cette eau des chats morts, des chiens, des rats et une foule d’immondices. Vous comprendrez, citoyen sous-commissaire que pour la santé publique, cet état de chose ne peut plus durer. C’est pourquoi je viens vous supplier de vouloir reconnaître l’urgence de ce travail  et de m’autoriser à le faire exécuter dans les plus brefs délais possibles.

Ci-joint copie du plan dressé par Jean Corvez, entrepreneur du phare de Kermorvan. (Ndlr : ce document n’est pas parvenu jusqu’à nous)   

                                                                               Salut et Fraternité

 

Je ne sais pas exactement quand a été édifiée « la pompe », mais certainement peu après ce courrier. A noter également qu'il y a eu plusiers types de mécanismes pour remonter l'eau : bras de balancier, manivelle... La photo carte-postale jointe montre le système rotatif utilisé vers 1920-30. JPC

Une image pour le plaisir, si quelqu'un en a une reproduction "couleur", ce serait mieux.



Partager cet article
Repost0
11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 09:58

Le puits : au centre de la place du Marché trônait autrefois le puits public.

Le voici représenté sur ce dessin exécuté par Louis Le Guennec, d'après un dessin de Lesage réalisé en 1847.

Barrant la place à l'ouest, la haute maison des Le Verge, bourgeois, armateurs et marins, qui devint plus tard l'hôtel du Lion d'Or.

Lorsqu'il pleuvait beaucoup, le puits débordait et les eaux s'en écoulant transformaient la rue "casse-col" qui descendait vers le port, en  torrent de boue

Partager cet article
Repost0
10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 18:42

DE LA FIN DU XIXe SIECLE A AUJOURD'HUI..

 

CULTIVATEURS ET GOEMONIERS :

L'île a une population sédentaire, deux ou trois fermes occupées par un fermier, sa famille ses domestiques et une population saisonnière qui, venue du Nord Finistère (Plouguerneau, Landeda...) arrive après les "Gras" et repart fin septembre ou  début octobre. Les saisonniers se logent dans des cahutes rudimentaires, murs de pierres sèches et toits de bois d'épave et  mottes de terre. Domestiques de ferme et saisonniers vont chaque jour en mer arracher du fond à l'aide de faucilles à longs manches les algues qui, séchées puis brûlées deviendront la matière première : "le pain de soude" d'où les usiniers extrairont l'iode et divers autres produits chimiques. La demande des usiniers  à la fin du XIXe et au XXe est suffisamment forte pour que la population goémonière à Beniguet dépasse la centaine d'individus (hommes, femmes, enfants).

A l'automne, les travaux agricoles, l'élevage et le chargement des gabares en galets des grèves occupent les sédentaires.

 

L’épidémie de choléra touche de 1893 touche aussi Béniguet.

 

Jusqu'en 1900, Beniguet dépend de la commune de Ploumoguer, depuis elle est  rattachée à celle du Conquet.

    

    1906:  POPULATION SEDENTAIRE DE BENIGUET...

                     CINQ FERMES.. 62 RESIDENTS:

Ferme Salou :     Jean Salou, sa femme, 7 enfants et 4 domestiques

Ferme Quellec : Louise Quellec, 1 enfant, 1 nièce et 10 domestiques

Ferme Salou :    Guillaume Salou, sa femme et 1 enfant

Ferme Menguy : Pierre Menguy, sa femme, 3 parents Copy et 12 domestiques

Ferme Quéré :    Joachim Quéré, sa femme et 14 domestiques

 

En 1947, deux fermes, celle des Pors et celle des Simier, totalisent encore 13 personnes mais on approche de la fin, les usines d'iode en survie depuis la Libération vont fermer les unes après les autres. Le 10 mars 1954 "Le Télégramme de Brest" annonce : « le dernier habitant de Béniguet vient de regagner la terre ferme, le Conseil Supérieur de la Chasse a acheté l'île pour 4 millions de francs à sa propriétaire Mme de Brun du Bois - Noir, demeurant à Fez (Maroc) ».

 

BENIGUET CHAMP DE TIR?

1965, l'île inhabitée attire les convoitises de la Marine Nationale qui souhaite en faire un champ d’exercice de tir, pour son aviation embarquée. Seule une vive réaction de la population conquétoise et surtout des marins-pêcheurs (85 hommes pour 34 bateaux), des élus et des estivants, réussira après de longs mois de manifestations, délégations, pétitions à faire avorter le projet des militaires.

 
Deux images significatives, d'une "manif" à Brest, photos Louis Jestin (correspondant Télégramme)

1968-1972, l'île est prise en ferme par Samuel Pengam, originaire de Plouguerneau, qui s’y installe avec sa famille, remet les terres en culture et à la saison récolte les laminaires.

 

BENIGUET AUJOURD’HUI

L’île, classée en réserve,  est propriété de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, l’accès y est réglementé.

Partager cet article
Repost0
10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 18:23

BENIGUET AU XIXe SIECLE

En 1822, l'île appartient aux Mazé-Launay,  vieille famille bourgeoise du Conquet. Les terres sont cultivées par un fermier, celui-ci a cette même année la pénible tâche d'enterrer les corps des victimes du naufrage du brick "La Bonne Mère" de Dunkerque, péri aux abords de Beniguet.

Le 23 décembre 1840, Corolleur finissant l'année suivante son contrat de fermage, Christien Joseph Marie  Mazé-Launay, négociant, propriétaire,  passe un bail avec François Causeur, époux de Marie Jeanne Gilet, alors cultivateurs à l'île de Balanec.

(Ndlr,   JP Clochon : François Causeur est mon trisaïeul maternel)

 

L'essentiel de l'accord entre parties se résume ainsi :

 

Le preneur s'oblige à payer et rendre au domicile de mademoiselle Launay au Conquet la somme de huit cent francs par an en numéraire métallique ; il fournira et rendra à chaque 29 septembre (Saint Michel) six hectolitres de seigle de bonne qualité, il nourrira  pendant la durée du bail six moutons appartenant aux bailleurs et portera chaque mois chez mademoiselle Launay un couple de lapins. Il prendra pour l'engrais des terres tout le goémon qu'il voudra, mais ne pourra jamais en vendre ni en laisser prendre par d'autres sans le consentement du propriétaire.

 

Causeur se chargera de l'incinération du varec'h non employé comme engrais et s'oblige à fabriquer annuellement 75 à 100 000 kilos de soude de bonne qualité. Les livraisons se feront à monsieur Launay pendant le mois de novembre de chaque année.

 

Monsieur Launay se réserve la maison couverte d'ardoises pour l'habiter quand il voudra. Tous les autres édifices: maisons, crèches, écuries... sont compris dans la jouissance du fermier. Causeur et sa famille pourront s'installer à Beniguet à la sortie de Corolleur à la St Michel 1841.

 

Pendant de longues années  la famille Launay va se contenter d'exporter par sloups de cabotage, la soude à destination des verreries de Rouen ou de la vendre à l'usine Tissier.

 

En 1875, Albert Mazé Launay décide de fonder une usine d'iode au Petit-Cosquer en Kerhuon. Des gabares qui lui appartiennent font la navette entre Beniguet et l'usine "Kerhorre". L'iode se vend cher, les affaires prospèrent jusqu'au jour où en 1885 une faillite retentissante, orchestrée par la concurrence, le ruine. L'usine ferme, les biens Mazé-Launay sont vendus, en particulier la grande maison de maître qui deviendra l'hôtel du Gué Fleuri. Par la suite la soude brute de Beniguet ira en totalité à l'usine Tissier du Conquet.

Partager cet article
Repost0