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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 11:58

Le naufrage du Mathieu-Bihen
 
Juillet 1950

 

Le 16 juillet 1950, en route du Conquet sur Molène, l’équipage d’un langoustier remarque des épaves près de la roche des Pourceaux. Les pêcheurs réussissent à crocher dans une vergue. Celle-ci porte un numéro : 3100. Dès leur arrivée au port, ils avisent le syndic de leur découverte. Celui-ci s’empresse de téléphoner à l’administrateur de l’Inscription Maritime à Brest, l’informant qu’une barque semble coulée près des Pourceaux. Il est alors environ 10h30.

Sans délai le canot de sauvetage est lancé et fait route vers le lieu présumé du sinistre.

A 13h, le Jean-Charcot est de retour à Molène avec trois corps que les sauveteurs ont pu dégager des filets du bateau naufragé, que l’on a identifié comme étant la pinasse Mathieu-Bihen, DZ 3100 de Douarnenez.

 

Tandis que les canots de sauvetage Jean-Charcot et Docteur-Paul-Le Dien du Conquet continuent les recherches d’éventuels survivants ou de corps, bientôt rejoints par le remorqueur Rhinocéros de la Marine Nationale, l’administrateur de l’Inscription Maritime arrive au Conquet.

Il obtient du patron de la pinasse Bir-Hakeim de Douarnenez les renseignements suivants : le 15 juillet vers 18h15, le Mathieu-Bihen prenait le chenal du Four pour se rendre en pêche dans le nord d’Ouessant. Le patron du Bir Hakeim qui comptait se rendre du côté du Créac’h, (Depuis le matin la météo avait signalé un coup de vent de sud-ouest, les sémaphores avaient hissé une boule noire dans leur mâture),  avait renoncé à faire route pêche et était revenu au  Conquet en relâche.

 

Quant au Mathieu-Bihen, il avait continué sa route. Vers 19h, il y eut quelques grains violents qui rendaient nulle la visibilité. Les veilleurs des sémaphores de Saint-Mathieu et de Molène, ne pouvaient rien distinguer. C’est probablement à ce moment-là ou plus tard au cours de la nuit, que la pinasse égarée parmi les roches, heurta à vive allure le récif du Grand-Pourceau, et sans doute coula presque immédiatement, faisant douze victimes.

 

Dans l’après-midi du 17 juillet, trois pinasses de Douarnenez, et deux langoustiers de Molène et du Conquet ont tenté de renflouer le Mathieu-Bihen, en vain. La coque qui avait beaucoup souffert n’a pu résister à la pression de l’eau, l’étrave s’est ouverte et le navire a coulé à nouveau à 200 ou 300 mètres au sud du Grand-Pourceau.

Les sauveteurs ont pu constater la violence du choc, puisque la tête de la roche du naufrage était elle-même ébréchée.

 

Quelques temps plus tard une nouvelle tentative a réussi, et l’épave du  Mathieu-Bihen a été ramenée au Conquet.
 

 mathieubihen



L'épave du Mathieu-Bihen au sec dans le port du Conquet











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mathieu-bihen-photo-2.jpg

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math-bih-3.jpg




Le drame a interpellé les autorités maritimes. Elles s’expriment :
 

 

Il serait désirable que des navires d'une certaine importance aient à bord, même si ce n'est pas réglementaire, un petit poste de radiophonie. Dans le cas présent, si cela avait été, le patron du Mathieu-Bihen aurait peut-être eu le temps de prévenir Radio-Conquet qui lui aurait dépêché les secours nécessaires. Des vies humaines auraient été sauvées.

 

Juillet 1950, les bâtiments de Radio-Conquet sont alors en construction, mais la station fonctionne déjà en radiotéléphonie dans deux cabanes provisoires.  La sauvegarde de la vie humaine en mer sera, pour elle,  pendant cinquante ans une activité majeure. (Voir sujet Communications radiomaritimes dans ce blog).

 

(Article à compléter par un extrait de carte marine situant « Les Pourceaux » et par une photo de pinasse douarneniste autour de 1950 ; il est vraisemblable que les deux navires étaient des sardiniers ou des maquereautiers)

 

JPC décembre 2009.

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