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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 09:08

A PROPOS DE LA ROCHE DITE DU « FULMINANT »

Chenal du Four, partie sud.

 

Courant 1889, le maire du Conquet écrivait au président de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés : « Il y a dix-sept ou dix-huit mois, le vaisseau le Fulminant a touché une roche, pour ainsi dire à l’entrée du Conquet. Ce vaisseau aurait été perdu si la mer avait été grosse et l’équipage aurait pris de grands risques s’il n’avait pu prendre place dans les canots du bord. Le canot de sauvetage n’aurait pu se porter au secours des naufragés, le peu de solidité des fonds dans le port ne permettant pas au chariot de dépasser la mi-marée aux époques de syzygie. »       

fulminant-roche.jpg    

Extrait de carte du Service Hydrographique de la Marine, N°5129, édition 1903.

 

A l’époque le canot de sauvetage « Mallats-Demortiers » embarcation à rames de 10,78 mètres était toujours remisé dans son abri au sommet de la pointe Saint-Christophe. La mise à l’eau comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, se faisait par la cale ouest du Drellac’h. A basse-mer, le chariot s’enlisait dans les sables vaseux et les chevaux ne pouvaient l’en extraire. La question ne sera résolue qu'en 1932! avec le transfert de la station de sauvetage à la pointe Sainte-Barbe.

 

Le Fulminant, était l’un des trois cuirassés gardes-côtes, avec le Tonnerre et la Tempête, à la silhouette ressemblant aux « monitors » américains. Lancé à Cherbourg en 1877, il avait un déplacement d’environ 5 000 tonnes, pour une longueur de 75 mètres, sa vitesse était de 14 nœuds. Son armement consistait principalement en deux canons de 274 m/m protégés par une « carapace » en forme de marmite, complété par une dizaine de pièces diverses. Son équipage comptait 5 officiers et environ 250 officiers-mariniers et marins.

fulminant-arsenal.jpg 

Le Fulminant faisait partie d’une division de l’Escadre du nord basée à Brest quand, un jour de 1887, par grande marée basse, passant sur la diagonale entre le phare de Kermorvan et la Grande-Vinotière, à peu près à égale distance des deux marques, un choc ébranla le vapeur. Le garde-côtes venait de passer sur un haut-fond jusque-là inconnu des pilotes de la Flotte.

Je n’ai pas trouvé le rapport de mer de cet accident, mais la carrière du Fulminant ne s’est pas arrêtée là, et il n'y a semble-t-il pas eu de victimes. Le haut-fond a été reporté sur les cartes marines « Roche du Fulminant (3.6). »

Sur la carte postale LL N°7, (collection JPC), au premier plan le Fulminant et derrrière lui le croiseur à quatre cheminées et trois-mâts est le Guichen.

 

                                     JPC/ 12 juin 2013.

 

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